Pour mon premier article sur ce blog,
je ne déroge pas à la règle implicite qui régit la blogosphère
parentale : revenir sur la grossesse et, pourquoi pas, sur
l'accouchement. Parce que finalement, la manière dont j'ai vécu ces
deux événements dévoilent mon caractère. Ca + les quelques mots
de présentation, on pourra bientôt dire qu'on a élevés les
cochons ensemble !
J'ai rencontré mon compagnon il y a
près de 8 ans, j'avais 17 ans et lui 19 ans. Nous étions jeunes et
insouciants, personne ne pariait sur notre histoire, même pas nous.
Et puis je ne sais quel miracle nous a fait grandir ensemble jusqu'à
ce jour de l'été 2014 où il m'a dit « d'accord, enlève ton
stérilet et fait péter la culotte ! ». Et tout s'est
enchaîné : diplôme d'assistante sociale, premier emploi épanouissant en
scolaire, nouvelle maison à la campagne et retrait du stérilet le 5
Novembre 2014. C'était carrément l'euphorie, cette sensation de
baiser sans filet !
Premier coup de chance : les
prises de tête, l'angoisse, l'attente … tout cela ne sera pas pour
nous. Je découvre début Décembre que je suis enceinte (après
avoir fait des folies de mon corps à Disneyland !). D'après
l'échographie, je serais tombée enceinte 7 jours après avoir
retiré ma contraception. Et la chance a continué. Mise à part une
fatigue constante tout au long des neufs mois, j'ai adoré être enceinte et cela m'a permis de découvrir encore plus mes forces de
caractère. Le lâcher prise, la perte de contrôle, ne sont pas des
choses qui me sont difficiles et finalement, ma seule angoisse a été
le diabète gestationnel (antécédents familiaux). Mais au fond,
pour être honnête, c'était plus par flemmardise de faire attention
à ce que je mange qu'autre chose ! Les mois se sont écoulés
paisiblement, sans aucun jugement des gens autour de moi, au milieu
de rires et de félicitations de toute part. Le mois de juin et
juillet furent rudes, et moi qui n'avais jamais souffert de la
chaleur, je me suis retrouvée à geindre comme une mamie desséchée
(et à parler météo à toutes les personnes que je croisais, comme
une vieille mamie desséchée qui attend la pluie).
J'ai eu deux sessions de pré-travail
assez fortes qui m'ont conduites à la maternité pour « rien ». A 38SA +4 j'étais dilatée à 2cm, avec les SF qui me disaient
que ça pouvait autant se déclencher dans deux heures, ou autant
j'allais à terme. Psychologiquement, ces deux fausses alertes furent
assez rudes à encaisser. Les deux fois on est partis à la maternité
persuadés de revenir à la maison qu'une fois notre petite poulette
dans nos bras. Tant et si bien que la troisième fois, qui fut la
bonne, nous sommes partis les mains dans les poches, sans valise ni
rien, malgré les contractions très douloureuses qui me pliait en deux (et moi qui m'attendais à des contractions qui iraient crescendo, comme dit en cours de prépa !). Nous ne voulions
plus y croire ! Et cette fois-ci, nous ne sommes pas partis.
Début des contractions très douloureuses à 16h, arrivée à la
maternité à 19h, péridurale à 20h … et une petite fille qui
débarque dans nos vies à 00h13. Encore une fois, je mesure la
chance que j'ai eu : l'accouchement s'est très bien déroulé,
avec une équipe à l'écoute, qui encourageait les positions
physiologiques avec la péridurale, aucune souffrance fœtale et une
arrivée sereine malgré un tour de cordon autour du cou. Les suites
de couches se sont aussi déroulées en douceur. Je savais à quoi
m'attendre donc j'ai accepté les saignements, les douleurs, la
fatigue comme faisant du lot. J'ai pu m'y préparer et c'est avec mes
tisanes d'allaitement, mes tisanes « pimpantes » et mes biscottes de seigle bourrées de fibres que
j'ai traversé mes premiers jours de parentalité. Quand j'entends
mes copines parler de leur grossesse, de leur accouchement, des
suites, je trouve qu'il manque beaucoup d'informations aux femmes. Une information claire, sans jugement et sans fioritures : que ce soit en négatif ou en positif, il faut savoir où trouver les ressources pour les avoir et ce n'est pas normal. Comment être
calme, pouvoir accepter le déroulé des événements quand il nous
manque des cartes en main ? Ma grossesse a été chouette mais
la grossesse ne l'est pas. Il y a des difficultés, propres à chaque
corps, chaque femme, chaque fœtus, et il y a à chaque fois une
histoire et un caractère singulier qui nous accompagnent dans cette
traversée.
Finalement, pour toute cette aventure,
c'est ce mot que je retiendrais : la sérénité. En regardant
en arrière, je suis fière d'avoir su rester fidèle à moi-même,
sourde aux angoisses qui sont dans chaque site internet. En fait non,
plutôt que de dire que j'ai su rester fidèle à moi-même, je
dirais surtout que j'ai pu rester fidèle à moi-même grâce aux
soutiens de toute part que j'ai eu. Bon, ça fait un peu discours
d'oscar pour un premier article ! Je suis peut-être un peu
narcissique, qui sait … :)
C'est parti pour l'aventure bloguesque ! Combien de temps vais-je tenir ? Quels sujets abordés ? Tellement de suspens !