Comme beaucoup, je
profite de la Semaine Mondiale de l'Allaitement Maternel pour faire
un point sur mon propre allaitement. Déjà, je suis ravie qu'il y ait
quelque chose organisé chez moi parce que le thème Allaitement et
reprise du travail est vraiment d'actualité étant donné que c'est
une des raisons qui font que les femmes arrêtent l'allaitement (ce
qui se comprend). Je suis encore plus contente de reprendre à 2
jours par semaine pour pouvoir continuer en allaitement exclusif, grâce à mon tire-lait, aka mon nouveau meilleur ami. J'aimerais aller jusqu'à 6 mois
exclusif et mon pédiatre me soutient totalement (c'est même lui qui
m'encourage)(j'aime notre pédiatre).
Pendant la grossesse,
avec mon compagnon nous avons rapidement choisi l'allaitement comme
mode d'alimentation. Je cite mon compagnon dans la prise de décision
car sans son soutien, je suis persuadée que je traverserais les pics
de croissance beaucoup plus difficilement (oui, toi là, le pic des 9
semaines, je te conchie et ne veux plus jamais te revoir). On y a
réfléchi et on a conclu que l'allaitement était adapté à notre
mode de vie. Un peu flemmards, l'allaitement permet d'avoir la
nourriture disponible H24 à bonne température et on peut partir
encore à l'arrache sans s'angoisser sur la présence oui ou non de
ce foutu biberon dans le sac (alors que bon, oublier ses seins c'est
quand même beaucoup plus rare). Et peu de vaisselle. Bref, nous n'y
avons vu aucun inconvénient. Du coup, je me suis préparée et j'ai
amassé des informations, comme pour l'accouchement, pour être prête
à toute éventualité : REF, baisse de lactation, refus du bébé
de prendre le sein, problématique de frein, crevasses, engorgement …
Le pire de l'allaitement est passé dans mon esprit et le livre de la
LLL m'a accompagné à la maternité.
Finalement, la chance que
j'ai depuis ma grossesse continue de me coller aux basques. Je n'ai
eu aucun souci jusqu'à présent. Effectivement, le pic des 9 semaines a été difficile à passer, et
sans information j'aurais arrêté. Alors je me suis blindée de
tisane d'allaitement et j'ai cuisiné un petit sauté de fenouil au
curry (merci la SF de la maternité pour le tuyau, car vraiment le
fenouil c'est dégueu).
Aujourd'hui je suis à
presque deux mois et demi d'allaitement sans nuage. Notre côté
flemmard est pleinement satisfait de choix ! Je n'ai jamais eu
de remarques déplacées, grâce je pense à mon compagnon qui veille
avec son regard noir dès que j'allaite en extérieur. Je crois que pour l'instant, ma petite n'est pas encore assez grande pour qu'on regarde d'un mauvais oeil notre choix. Les gens me
parlent souvent de « relation privilégiée », notamment
ce fameux « regard » indescriptible et cette remarque me
met toujours un peu mal à l'aise. Si relation privilégiée il y a,
elle est plus due aux 12h par jour que je passe avec elle depuis que
son père a repris le travail plutôt que par l'allaitement. Ma fille
ne me regarde pas forcément quand elle tète, ce qui l'intéresse
c'est manger. C'est après, quand elle a fini, qu'elle me bombarde de
sourires. Comme les parents au biberon quoi. Ce n'est pas le côté
fusionnel et intense de l'allaitement qui m'a attiré, et
heureusement, car ce n'est pas ce que je retrouve à l'heure
actuelle. Finalement, j'allaite pour des raisons très pragmatiques
(praticité au quotidien, bénéfices du lait maternel). Par contre,
le côté apaisant en moins de deux, qu'on avait pas anticipé, nous
surprend à chaque fois. Comme si une tisane de camomille coulait de
mes seins, ça la calme très rapidement. Et on se dit
qu'heureusement qu'on souhaite l'allaitement exclusif car on se
retrouverait bien cons lors des pleurs (alors qu'en vrai, on ferait comme tout le monde, on s'adapterait, mais on est de gros flemmards).
Bref, cet allaitement est
serein, plein de découvertes et j'espère qu'il durera le plus
longtemps possible.