Aujourd'hui, je voulais vous parler de plein de choses, ayant enfin le temps depuis la
reprise du travail. Je voulais parler de voyage et de sorties avec un
bébé, de la poursuite de l'allaitement avec la reprise du travail
(facilitée par mon mi-temps), des apprentissages de mon compagnon en
tant que père. Puis finalement, ce n'est pas encore l'heure, pas
tout de suite.
Comme je le disais dans
ma présentation, je suis assistante de service social. Depuis
vendredi soir je me prépare à mon premier jour de la semaine, pour
accueillir élèves ou personnels. Si la minute de silence de janvier
avait été quelque peu perturbée dans la plupart des établissements
de mon département, celle-ci s'est fait dans un silence religieux.
Quelques commentaires d'élèves, que m'ont transmis les profs, font
plaisir à entendre car ils sont plein de solidarité, d'espoir et
d'incompréhension, là où la politique avait joué les troubles
fêtes en janvier. Honnêtement, je n'y croyais pas. Je travaille dans un département marqué par la précarité grandissante et par la montée du Front National. Un cocktail détonnant. Aujourd'hui, dans notre établissement, nous
n'avons eu à accompagner aucun élève en difficulté avec les
attentats, les professeurs ont géré les questions de compréhension posées dans un grand respect.
Néanmoins, c'est la détresse des personnels que j'ai eu à
accompagner : l'une avait sa fille au Bataclan et a passé de
longues heures d'attente, terrorisée ; l'autre avait son fils
dans le café d'à côté, tête en l'air, il n'avait pas pu prendre
sa place pour le concert, il est sauf mais il a perdu trois amis.
Comment trouver les mots pour accompagner ? A chaque fois que je
commence un entretien délicat je me pose la question, et même à la
fin de ce genre entretien je n'ai pas la réponse.
Pour tout les parents qui
passeraient ici, par hasard, voici un lien regroupant plusieurs
outils de réflexion mais également de paroles, pour gérer ce
moment avec les enfants, petits ou grands :
http://classetice.fr/spip.php?article428&var_mode=calcul
Et bon courage à tous.
Et comme le dirait cet homme, au témoignage poignant, qui est désormais seul avec son fils de 18 mois : Vous n'aurez pas notre haine.
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