mardi 17 novembre 2015

Parce qu'il faut toujours continuer

Aujourd'hui, je voulais vous parler de plein de choses, ayant enfin le temps depuis la reprise du travail. Je voulais parler de voyage et de sorties avec un bébé, de la poursuite de l'allaitement avec la reprise du travail (facilitée par mon mi-temps), des apprentissages de mon compagnon en tant que père. Puis finalement, ce n'est pas encore l'heure, pas tout de suite.

Comme je le disais dans ma présentation, je suis assistante de service social. Depuis vendredi soir je me prépare à mon premier jour de la semaine, pour accueillir élèves ou personnels. Si la minute de silence de janvier avait été quelque peu perturbée dans la plupart des établissements de mon département, celle-ci s'est fait dans un silence religieux. Quelques commentaires d'élèves, que m'ont transmis les profs, font plaisir à entendre car ils sont plein de solidarité, d'espoir et d'incompréhension, là où la politique avait joué les troubles fêtes en janvier. Honnêtement, je n'y croyais pas. Je travaille dans un département marqué par la précarité grandissante et par la montée du Front National. Un cocktail détonnant. Aujourd'hui, dans notre établissement, nous n'avons eu à accompagner aucun élève en difficulté avec les attentats, les professeurs ont géré les questions de compréhension posées dans un grand respect. Néanmoins, c'est la détresse des personnels que j'ai eu à accompagner : l'une avait sa fille au Bataclan et a passé de longues heures d'attente, terrorisée ; l'autre avait son fils dans le café d'à côté, tête en l'air, il n'avait pas pu prendre sa place pour le concert, il est sauf mais il a perdu trois amis. Comment trouver les mots pour accompagner ? A chaque fois que je commence un entretien délicat je me pose la question, et même à la fin de ce genre entretien je n'ai pas la réponse.

Pour tout les parents qui passeraient ici, par hasard, voici un lien regroupant plusieurs outils de réflexion mais également de paroles, pour gérer ce moment avec les enfants, petits ou grands :
http://classetice.fr/spip.php?article428&var_mode=calcul

Et bon courage à tous.

Et comme le dirait cet homme, au témoignage poignant, qui est désormais seul avec son fils de 18 mois : Vous n'aurez pas notre haine.

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