mardi 29 mars 2016

Ah Paris !



Nous avons profité de ce weekend prolongé pour faire un petit tour dans la Capitale, entre amis et avec notre poulette de 8 mois. Cet article sera le moyen de vous parler de quelques adresses sympas, agréable à faire avec un bébé, et vous contaminez à ce foutu virus dépeceur de porte-monnaie : la bougeophilie.

On a voulu partir le plus léger possible, du coup nous sommes montés sans lit parapluie et sans poussette, seulement armés de l’écharpe (pour moi), de l’Ergo Baby (pour lui) et de notre chaise nomade, le réhausseur d’Aubert Concept. Cette dernière ne nous quitte plus et du coup on va investir dans un modèle encore plus transportable, car celle qu’on a ne se glisse pas facilement dans un sac.Pour faire mon choix, j'ai fouiné dans un de mes blogs favoris de parents voyageurs pour dénicher cet aricle.

Dans notre entourage, tout le monde s’est récrié à cœur et à cris en constatant notre souhait de ne pas prendre de lit parapluie et de ne pas aller dans un hôtel, là où nous pourrions en avoir un plus facilement. On voulait partir en airbnb. Et comme nous sommes un tantinet têtus, plus on nous déconseillait de le faire, plus on était décidés. Nous étions déjà partis pour le nouvel an en airbnb mais l’organisation était différente puisque nous arrivions en voiture (donc avec tout le barda nécessaire) et dans le fin fond de la montagne (donc pour se garer, décharger, stocker, c’était très facile). J’ai orienté les recherches d’appartement sur les deux pièces minimum, pour que celui qui s’occupe du réveil matinal du monstre puisse quitter l’espace nuit pour laisser l’autre dormir. Dans la théorie on voulait également la cuisine pour faire un repas, ou même le sien, mais on a fini par être invités au restaurant tout le temps. On a trouvé un charmant appartement dans le 19ème, pas loin de la station de métro Jaurès, dont une des chambres avait un couchage en futon donc idéal pour faire dormir tout le monde au sol de manière sécure.

Niveau diversification, ayant 8 mois on s’est pas trop pris la tête. Elle est encore allaitée et c’est pas pour deux midis solides qui sautaient que ça allait être compliqué. Sur le weekend elle a chourré quelques légumes de nos assiettes et mangé du pain. Et open-bar du nichon, c’est vacances pour tout le monde.

Le canal Saint-Martin
Une partie est actuellement en travaux, donc ça a moins de charme, mais cette balade est idéale avec un petit : il y a de l’eau, les bords des quais sont jolis, et on tombe sur quelques fresques de street art fort charmantes.



Le Père Lachaise
C’est la première fois que j’y mettais les pieds. Un conseil : regarder sur internet avant et lister les tombes des personnalités que vous avez envie de voir. Ainsi, sur place, ya plus qu’à prendre le plan en photo et c’est parti ! Une balade extrêmement intéressante historiquement et visuellement parlant (certaines tombes sont des mini-églises, rien que ça), mais aussi très agréable (même si ça doit être encore mieux à une période où les arbres ont leurs feuilles). C’est intéressant de voir que les tombes de gens très célèbres sont parfois très sobres, presque nues, à l’image de celle d’Eluard qui était presque invisible à côté de celles des communistes résistants. Je me disais que c’était parfait à faire avec des grands parce qu'il faut les trouver, ces foutus tombes. Mis à part le panneau à l’entrée, après il n’y aura rien pour indiquer les tombes recherchées. Donc un jeu de pistes tout trouvé ! D’ailleurs, on a pas trouvé celle de Saint-Exupéry, la déception. J’ai également beaucoup apprécié l’allée avec des stèles honorant la mémoire des soldats étrangers mots pour la France. En ces temps où la fraternité s’étiole, le message reste fort (mais mon côté râleuse regrette l’absence de stelle pour les soldats des DOM-TOM).




Et sinon, se balader, au hasard des rues pour découvrir des impasses, des rues, des affiches ou des graffs qui nous en mettent plein les mirettes.

Restaurants/Bars

  • -Palais de l’Inde,  57 avenue Gambatta, en face du Père Lachaise

On y est allé le soir, mais c’est également ouvert le midi. Les menus sont vraiment abordables (16 ou 18€ le soir, autour de 10€ le midi) et le service est très rapide. Et tout ça sans enlever au goût juste dément de l’adresse. Le personnel est tellement choupi que ça te donne envie de leur faire des bisous (mais bon, on avait un peu beaucoup de morve de bébé sur nous, on a préféré éviter).
  • Les petites indécises, 2 rue des 3 bornes
Nous y sommes allés officiellement pour bruncher mais les entrées ne nous attiraient pas (nous n’aimons pas le fromage, alors ça limitait grandement nos choix !) du coup on s’est rabattus sur du plat + dessert (environ 21€). L’endroit est un peu cher mais très sympathique, sur une place plutôt mignonne du coin. 
  • Le pavillon des canaux, 39 quai de la Loire
Alors là, gros coup de cœur pour ce bar très créatif, loufoque et unique. C’est une ancienne maison (de pêcheurs ? De mecs qui s’occupaient de l’entretien des canaux ?) retapée et aménagée en bar. Sauf que toutes les pièces et leurs fonctions premières ont été gardées. Donc on peut boire un coup assis dans la baignoire ou avachis sur un lit (inutile de dire que ces deux spots sont très recherchés). C’est un bar « kids friendly » avec table à langer (dans la salle de bain justement, la tablette de change est dans la douche) et des mini-copains partout. En même temps,  avec sa décoration qui attire l’œil et ses couleurs éclatantes, les petits ne peuvent être que ravis ! Il y a un brunch aussi, mais je l’ai pas goûté. 






  • Côté canal, 5 Quai de la Seine
Bistrot dans le plus chouette sens du terme : des assiettes loin d’être radines, simples mais efficaces (le burger maison est une vraie tuerie) et un personnel absolument charmant. Niveau prix, comptez environ 20€ pour plat + dessert.  

La prochaine fois on fera la Coulée verte, qui a l’air d’être une très chouette balade, et le Musée Dali !                                                                                  

jeudi 10 mars 2016

La régression du sommeil

Alors que la poupoule nous faisait des nuits franchement correctes depuis sa naissance (un mois à trois réveils, jusqu'à trois mois deux réveils et passé les trois mois, hors pic de croissance, elle n'avait qu'un réveil, qui était quasiment au petit matin), depuis ses 6 mois c'est la foire du n'importe quoi. Et c'est un petit peu beaucoup fatiguant.

Le pic des six mois 
Celui des 9 semaines m'avait laissé sur les rotules. Mais à l'époque, le pic a eu lieu lors de ma semaine de reprise du travail, qui s'était fait en douceur après nos vacances en famille. Inutile de dire que j'appréhendais GRAVE le pic des 6 mois tout en travaillant. Et sans aucune surprise, j'ai douillé à mort, me demandant une nouvelle fois pourquoi je m'enquiquinais la vie à allaiter. Une bonne semaine de tétées toutes les heures, toutes les deux heures la nuit.
Au bout d'une semaine je vois le rythme redevenir plus classique en journée (toutes les 2h environ) et je me dis "chouette, le retour du sommeil !"


Quand acquisition est liée à régression
Tu le connais ce fameux adage "un pas en avant deux pas en arrière ?". C'est un bébé qui a du l'inventer. Nous avons commencé la diversification (en DME, j'en parlerais dans un autre article !) en même temps que le pic des 6 mois, qui semble avoir été un déclic pour l'intérêt vis à vis de la nourriture. Bref, apprendre à saisir les morceaux, les mettre à la bouche, mâcher, avaler, transit différent ... Ca a bousculé beaucoup de choses donc, beaucoup de choses à intégrer, apprendre, des nouveaux rythmes, des découvertes chaque jour. Bim, 3 à 4 réveils par nuit. Radar total.

Etant donné que j'allaite et que mon compagnon a un travail dangereux, c'est moi qui gérais les nuits depuis la naissance de la poulette. Mis à part le pic des 9 semaines, jusqu'à 6 mois je gérais plutôt bien. Il se levait le samedi ou le dimanche matin, je faisais une sieste et en avant simone. Sauf que t'imagines ma gueule au travail (même si je ne travaille que deux jours) après m'être réveillée à 23h, 00h15, 2h30, 5h00, 5h45-coucou-la-journée-commence !


J'ai continué à prendre sur moi et à gérer seule les nuits, sauf celle du vendredi et samedi où mon mec gérait un des réveils. Quelle idée débile. J'ai craqué de nombreuses fois en pleurant la nuit, avec un conjoint assez dépassé qui savait pas trop quoi faire. Le jour où j'ai accepté qu'il m'aide, il est revenu du travail en disant qu'un de ses collègues s'était fait amputer d'un doigt à cause d'une blessure. RETROPEDALAGE DE L'ANGOISSE. Je l'ai laissé continué de dormir en semaine, en me disant que ça passerait.

Effectivement c'est passé. La DME était intégrée, elle mangeait de mieux en mieux, le transit c'était roule ma poule, bref, keurkeurpailletteslamaternitéc'estformidable.
Oh ...
Mais tiens, qui va là ? Serait-ce ... oh mais voilà l'angoisse de la séparation qui pointe le bout de son nez ! En avance ! Oh ben fallait pas hein, on était pas pressé.

L'angoisse de la séparation, un des trucs que j'appréhendais le plus dès que j'ai compris que notre poulette était le modèle bébé koala. Pour l'instant, avec les étrangers ça va, elle est au pire indifférente ambiance poker face et au mieux comme d'habitude, c'est-à-dire excitée comme une puce de voir d'autres êtres humains.
Mais faut pas déconner, les autres êtres humains on les regarde SUR maman. Collée. Gluée. Accrochée. Fusionnée. Extension de moi-même. A la crèche, elle ne supporte pas de voir les adultes loin d'elle. Elle veut bien jouer peinarde avec les copains, ok, mais alors la petite dame a l'ordre de rester à côté, là, quasi collé, merci, sous peine de déclencher des hurlements de terreur.
Je te laisse imaginer la gueule des nuits.
Voilà.
Du coup j'ai fini par misérablement craquer, à être à deux doigts de secouer ma fille ou de la jeter brutalement dans son lit. De la mettre en danger. Ben ce constat-là, au réveil, il éclate un peu la gueule. Du coup mon mec ne m'a pas laissé le choix, maintenant les nuits c'est à deux. Et pour ma part, j'ai décidé de la sevrer du sein la nuit car mon état de fatigue est tel que ma lactation ne suit pas. Open bar des biberons la nuit, s'il faut qu'elle mange plusieurs fois, elle mangera plusieurs fois. Mais de sein, nulle trace. La nuit où j'ai failli la secouer, je la voyais téter et ça me mettait dans une colère noire. La limite était franchie, il fallait arrêter. Et même l'accident professionnel de mon mec (heureusement bénin) ne m'a pas fait changer d'avis, malgré la pointe de culpabilité.

Depuis on a toujours des réveils, un ou deux, rarement au-delà, plus ou moins longs (de 5mn le temps de prendre le biberon à 1h, ambiance pleurs déchirants dès qu'on la pose et qu'on ose s'éloigner d'elle). Le coucher est toujours difficile. Le relai est là pour que je puisse souffler, mais clairement c'est de moi dont elle a besoin : coller son visage au mien, s'agripper à mes cheveux, sentir ma respiration, mes mains, ma voix, le battement de mon coeur. Et qu'est-ce que c'est dur de répondre à ce besoin quand tu veux dormir ou récupérer de l'espace vital. Et qu'est-ce que c'est dur de se rendre compte que malgré le maternage qu'on souhaite pour elle, on décide, pour notre protection, de ne plus répondre à son besoin de la manière qu'elle souhaite. Est-ce qu'on fait bien ? Jusqu'à quand ça va durer ? Ca passe, tout finit par passer. C'est dur de se préparer à s'envoler.

mardi 1 mars 2016

Le réflexe de comparaison, ou le lourdingue "concours de bites"

Avant d'être parent, j'étais irritée de cette constante comparaison entre enfants. Je me disais "non mais peut-être que quand tu seras mère tu seras pareille, sois compréhensive". Oui mais non, entendre un parent se vanter qu'à 10 mois son enfant parle, avec le bagage d'études que j'ai, ça me faisait profondément rire.

Et notre petite nana est arrivée. Je me suis demandé comment gérer tout ça, cette vision évidemment déformée que l'on pose sur notre enfant, notre chef-d'oeuvre. Penserais-je, comme beaucoup de parents de mon entourage, avoir engendré une génie des temps modernes ? Allais-je devenir reloue ?

Je vous spoile la suite, au cas où ça ne vous intéresse pas : non, je ne la compare pas, ou alors en des termes très neutres (sur sa taille par exemple).

La comparaison est humaine. Elle permet de se positionner, de repérer son enfant sur une courbe de "normalité", de se rassurer et de se faire mousser, histoire de se coucher avec l'idée que oui, sa gamine est formidable. Mais elle me laisse quand même sacrément mal à l'aise. Et encore plus depuis que je suis mère. Maintenant, voir une nana dire que sa fille parle à 10 mois, en plus de me faire rire, me donne des accès de rage. J'imagine des parents, moins armés, plus fragiles pour quelque raison que ce soit, lire ça. Et regarder son enfant. Et voir passer dans ce regard, cette étincelle déjà partie avant même qu'on ne puisse la retenir : la déception. Et la douleur d'être déçu. On imagine pas les dégâts que peut faire ce sentiment fugace. On pourrait me rétorquer que c'est aux autres de se protéger, que chacun raconte ce qu'il souhaite, qu'importe si ce n'est que le positif, sans aucune nuance. Oui mais non.

C'est un symptôme qu'on retrouve beaucoup sur les blogs ou pire, sur instagram. Toutes ces photos millimétrées, magnifiques, propres, belles, avec de beaux enfants rieurs. C'est normal, après tout, de montrer ça plutôt que des photos moisies. Mais l'accumulation de ces photos, cette construction de "l'univers", rend le tout franchement malsain. Toutes ces idées d'activités estampillées Montessori, tout ces DIY pour les enfants ... tout cette agitation qui nous fait oublier qu'ils ont le temps. Le temps de grandir, d'apprendre à ramper, marche, parler et que ce n'est en rien une fierté si on a un bébé au développement en apparence rapide.
C'est chouette d'être fier de son petit, et avec le boulot que je fais je dis heureusement, car voilà les dégâts psychologiques derrière, mais nous sommes en communauté. Que ce soit sur internet ou dans la vie réelle, ce n'est pas un journal qui reçoit nos paroles, mais un être vivant. Nous avons tous envie que notre enfant soit spécial, alors parfois on oublie que les enfants sont uniques ... comme tout le monde.

Cette course à la précocité m'effraie : l'escalade à qui marchera le plus tôt, celui qui parlera, rampera, fera des constructions, coucou ou aura son diplôme à Harvard. Certaines réunions de parents qui ressemblent à des check-list sur l'avance moteur et psychique de chacun des mini-bipèdes qui nous accompagnent me donnent le cafard. Cette précocité élevée comme un idéal. Et l'image de ce gamin que je reçoit dans mon bureau régulièrement, reconnu comme "haut potentiel", à côté de ses pompes, malheureux, suicidaire et qui considère que son esprit différent le trahit. Quand il part, laissant mon bureau saturé de sa détresse, je pense à tout ces parents fiers de dire qu'ils ont un enfant précoce. Et je ris jaune.
J'ai choqué une copine en disant que non, je n'avais pas envie que ma fille marche tôt, ou qu'elle parle tôt. Cette rapidité des apprentissages m'effraie. Pourtant je n'ai aucun contrôle dessus, c'est elle seule qui décidera. Mais je vois à quel point je dois me battre contre moi-même quand, insidieusement, la tristesse pointe le bout de son nez quand je dis que non, à 7 mois ma fille ne cherche pas à se retourner. Et pourquoi devrais-je me dire qu'elle est en retard ? Elle fait d'autres choses, explore différemment. Cette course à la rapidité en vient à complètement déformer ce qu'est le cadre classique du développement de l'enfant, au sens psychologique du terme. Les gens en viennent à considérer qu'un enfant qui ne marche pas à 13 mois est en retard, et qu'un enfant qui parle peu à 18 également. Quelle violence ! J'oserais même ... quelle maltraitance envers ces petits.

Et ce concours "de bites" sur les enfants me montre parfois que son origine est une souffrance : ne pas savoir complimenter quelqu'un, mal vivre une situation, vouloir être reconnue pour ses tâches ... Dimanche une connaissance a affirmé qu'elle avait besoin de congés car "ma fille c'est pas la vôtre, mon congé maternité n'en a pas été un ...". Je suis quelqu'un de calme mais là, ça a été la comparaison de trop, l'insinuation déguisée que ma fille n'était rien, qu'une gentille plante verte qu'on arrose de temps en temps, alors j'ai répondu sèchement. C'est peut-être le revers de la médaille, mon choix de ne pas parler de ma fille sauf si on m'y invite. Sauf que voilà, ma fille n'est pas là pour servir de paillasson à ceux qui ont des choses à régler avec eux-mêmes ou leur histoire de vie. Des choses à régler avec l'enfant qu'ils étaient alors et que notre société tend à faire taire.