mardi 3 mai 2016

Don de lait

Aujourd'hui je voudrais vous parler de la démarche que j'ai entrepris début mars, un peu sur un coup de tête : le don de lait maternel.

J'en avais rapidement entendu parler à la maternité, puisque la brochure du lactarium faisait partie du lot des papiers. Mais je venais d'accoucher, donc l'information n'est pas restée enregistrée. J'ai commencé à y repenser vers janvier, lorsque mon stock de lait congelé pour la crèche était assez important pour voir venir. J'ai appelé et youplaboum une semaine après je recevais le kit de don à la maison, avec les instructions.

Pour donner il y a donc une prise de sang à faire, pour checker tout ça et pour vérifier si, comme pour le don de sang, vous êtes autorisées à donner. Il y a tout un protocole avant de tirer pour le lactarium : stérilisation des téterelles (ici eau bouillante pendant 20mn), puis se laver les mains, puis tirer, puis remplir les petits biberons stériles et zou au congélateur avec la petite étiquette. Ca prend donc une certaine place. A la maison nous avons un tiroir exclusivement réservé au lait, que ce soit pour le lactarium ou la crèche.

La nana appelle toutes les trois semaines pour faire le point sur mon stock et voir si elle se déplace. Il n'y a pas des lactariums partout (19 lactariums sur toute la métropole pour faire un don, je ne parle pas des lactariums qui s'occupent de ce qu'on appelle le don à usage interne, où c'est la mère pour son enfant) donc il est certain qu'elle va se frapper 200 bornes pour récupérer deux petits biberons. J'ai lu des témoignages qui se plaignaient beaucoup de ça, en disant que le lactarium se moquait du monde et qu'il était lourd de se rendre disponible une seule matinée imposée. Oui, c'est lourd, mais je ne pense pas que ça vienne d'une mauvaise organisation du lactarium qui fait face comme tout les services à dimension sociale et citoyenne au manque d'argent, et à la mauvaise volonté d'y mettre.

Tout comme le don de sang, le don de lait est toujours plus ou moins en équilibre, plus déficitaire qu'autre chose. Cela pose problème car en-dessous de 1,5kg, la digestion du lait artificiel est très difficile. Idéalement les lactariums aimeraient faire bénéficier de ce lait à tout les prématurés, plus fragiles, mais ce manque force à choisir, à faire des catégories. A Montpellier, par exemple, comme précisé lors d'un reportage, seuls les nourrissons nés en dessous de 32 semaines peuvent en bénéficier. Face au déficit, il a fallut choisir.

Le slogan des lactariums est axé sur le surplus, arguant que c'est donc simple de donner. Pour ma part je ne suis pas dans cette démarche car ce n'est pas un réel surplus mais plutôt un surplus créé. De plus, au vu du protocole, ce n'est pas forcément simple. Si vous vous attendez à ça, vous allez être déçues du voyage. Ca prend du temps, c'est une organisation. Je tire actuellement deux fois dans la journée, le matin pendant la tétée et le soir, vu que je ne fais pas téter ma fille au coucher. Il y a encore deux semaines je pouvais consacrer un tirage pour la crèche, et un autre pour le lactarium, mais avec son changement de rythme de tétées, le fait qu'elle recommence à téter 2 fois la nuit et ma fatigue, ma production s'affaiblit et il me faut deux tirages pour remplir 100 à 130ml. Du coup je pense que la prochaine collecte ne se fera pas dans trois semaines, mais peut-être 6 !

Vous trouverez sur internet des sites qui vous disent que passé 6 ou 9 mois, le don n'est plus possible car la constitution du lait n'est plus adaptée. Ma fille a eu 9 mois la semaine passée et je continue de donner.


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